Messagepar canis lupus » jeu. 4 août 2016 18:38
Pour ma part, je me garderais bien d'être aussi catégorique sur les degrés d'alcool.
Déjà, il faut faire une différence entre les whiskys à degrés naturels et les whiskys dilués.
En effet, avec l'âge (ou plus rarement une bizarrerie dans le fut), un whisky va de plus en plus s'approcher des 40°.
Pour autant, il ne sera pas faiblard, loin s'en faut. Le seul risque avec un vieux whisky, c'est qu'il est traîné trop longtemps dans son fut et commencé à tourner au jus de bois (surtout en bouche), mais même dan ces conditions, il aura certainement gardé une nez magnifique.
Beaucoup font souvent l'erreur de glisser ce genre de vieux malt en début de set, lors d'une dégustation, en se fiant au seul degré d'alcool. Généralement, après, même des whiskys à fort degré d'alcool ont du mal à s'en sortir.
Maintenant, si on parle uniquement de dilution, plus ça va, plus je me dis que le degré final, ou la quantité d'eau ajoutée est peut-être le facteur le moins influent.
Déjà, je pense que la manière de diluer a son importance.
Je devine facilement qu'un OB mondialement distribué à coup de batches de dizaine (centaines ?) de millier de bouteille sera très brutalisé. J'imagine bien qu'un grand nombre de futs sont déversés dans d'immense cuves, et que le quantité et ajouté en un coup, puis que l'embouteillage se fait dans la foulée sur de grandes lignes automatisées à grande cadence, ou le whisky est violemment injecté dans la bouteille, qui est aussitôt bouchée.
Idem pour les IB qui font de grands batches.
A l'opposé, un IB qui va faire un embouteillage de quelques dizaines (centaines ?) de bouteilles va sans doute procéder beaucoup plus en douceur, en diluant progressivement et en laissant un temps de repos avant l'embouteillage.
Ce qui joue aussi énormément, amha, c'est la nature du fut Selon mon expérience, un whisky vieillit en fut de sherry s'en sorira presque toujours même face à de fortes dilutions. Même s'il parait fade, aqueux à l'ouverture de la bouteille, il y a fort à parier que quelques semaines plus tard, il sera complètement différent et aura gagné en expressivité. C'est sans doute moins vrai avec un xxxrefil.
Par contre, avec un fut de bourbon, ou pire, un hogshead, ça résiste beaucoup moins, et ça a moins de capacité d'ouverture.
Bien sur, l'age du whisky, et son degré naturel avant dilution joue aussi forcément, puisque ça va déterminer la quantité d'eau à ajouter, et donc le taux de dilution.
Mais au delà de toutes ces questions, ce qui est bien plus destructeur que la dilution, amha, c'est filtration à froid. Ça, c'est une véritable castration du whisky.