On peut aisément se perdre dans les lexiques concernant l’alcool. En ce qui concerne le rhum, on peut déjà segmenter l’univers du spiritueux en deux grandes typologies : agricole et industriel. Observons donc ce qui se niche au sein de ces deux termes…
En ce dimanche de malternatives, parlons un peu d’une distinction fondamentale concernant le monde des rhums : agricole et industriel.
En France, nous possédons une vision déformée du marché. Le rhum industriel représente 90% du marché mondial tandis qu’il peine à secouer le prunier français (ou la canne à sucre dans ce cas) du rhum agricole dont nous sommes d’importants producteurs. Toutefois, les choses sont en train de bouger.
Une différence simple : l’origine des sucres
Toutefois il ne faut pas voir cette opposition de style comme un duel de David contre Goliath, celui d’un artisanat à l’ancienne contre un corps moderne. Il faut bien comprendre que ce schisme terminologique français est avant tout une affaire de matière première de production.
Le rhum agricole est exclusivement fabriqué à partir du vesou, un terme créole. Il s’agit simplement du liquide extrait par broyage de la canne à sucre, une sorte de jus de canne à sucre. Celui-ci sera immédiatement mis à fermenter pour éviter toute altération. On le trouve principalement à la Martinique et la Guadeloupe mais aussi à la Réunion, Haïti ou à l’île Maurice mais aussi au sein d’autres terres moins connues (Amérique latine…). La Martinique possède en outre une Appellation d’Origine Contrôlée depuis 1996.
Pour ce qui est du rhum industriel (ou traditionnel), on utilise la mélasse (« miel noir ») qui est un résidu sirupeux du raffinage du sucre. Il s’agit donc d’un liquide visqueux. On tire à peu près 25 kg d’une tonne de canne passée en sucrerie. Son gros avantage est d’être facile à conserver sans impératifs temporels immédiats. Elle est d’ailleurs utilisée pour d’autres produits comme l’alimentation animale et humaine. La répartition est vaste bien qu’il y ait de grands pôles comme l’Amérique latine ou les Caraïbes.
Le terme industriel provient simplement du fait que la mélasse est un produit de l’industrie sucrière tandis que la canne à sucre possède une utilisation primaire suivant le processus agricole.
Il existe bien un troisième type de rhum, mais il est tombé en désuétude. Il s’agissait du vesou cuit, proposant un intermédiaire entre vesou et mélasse en terme de goût. Il était notamment produit à la Martinique, à Saint-James.
Une évolution forcée
On pourrait penser que l’industriel est arrivé bien après l’agricole. Or, cela n’est pas du tout le cas. Si la canne à sucre connaît une introduction au XVIIème siècle dans les colonies françaises, c’est le père Labat qui va orienter l’industrie vers le rhum. En effet, l’idée de la distillation lui vint en 1694 et quelques temps plus tard les sucreries installèrent des distilleries. Les premiers rhums sont donc des rhums de sucrerie.
Ensuite, le cours du sucre s’est effondré à la fin du XIXème siècle et à partir de 1870 les DOM-TOM ont du changer leur fusil d’épaule. La baisse des valeurs et les faillites de compagnies sucrières vont pousser certains planteurs à opter pour un nouveau rhum, le rhum agricole. Il faut dire que la Martinique par exemple avait des surfaces agricoles utilisées à 57% pour la canne.
Voici donc un second pas (après le Solera) dans le guêpier des termes de rhumologie, en espérant que cette canne vous sorte de la mélasse.
3 Comments
Schicklin Jonathan
3 novembre 2014 at 13 h 15 minA noter qu’on peut aussi faire du rhum avec du sucre et que plusieurs marques procèdent ainsi, Nine leaves pour commencer.
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