Les embouteilleurs dépendants doivent faire face à la conservation interne croissante des distilleries. À l’heure estivale, le soleil met en lumière quelques sorties d’OB (Official Bottling). Au programme : Highland Park prévoit de se la jouer « bad boy» , Glendronach a le fût qui lui brûle les doigts, Glenfiddich a des problèmes avec son AAA et Kininvie est définitivement aristocratique…
On commence avec Glendronach qui sort son 10ème batch d’embouteillages millésimés. La gamme s’échelonne d’un petit 12 ans à un 24 ans avec une majorité de fûts Pedro Ximenez. Difficile de ne pas trouver cela alléchant si l’on ne se soucie pas trop du prix :
1990 24yo cask # 2970 Pedro Ximenez Sherry Puncheon 51,3 % 195 € env.
1991 22yo cask # 1346 Pedro Ximenez Sherry Puncheon 52,1 % 170 € env.
1992 22yo cask # 199 Oloroso Sherry Butt 59,4 % 170 € env.
1993 21yo cask # 494 Oloroso Sherry Butt 55,8 % 155 € env.
1994 19yo cask # 326 Pedro Ximenez Sherry Puncheon 53,5 % 135 € env.
1994 19yo cask # 3397 Pedro Ximenez Sherry Puncheon 53,8 % 135 € env.
1995 18yo cask # 3025 Pedro Ximenez Sherry Puncheon 51,1 % 130 € env.
1996 18yo cask # 1487 Pedro Ximenez Sherry Puncheon 54,1 % 130 € env.
2002 12yo cask # 1500 Pedro Ximenez Sherry Puncheon 56,7 % 85 € env.
Si on peut être sceptique quant aux tarifs, Glendronach a souvent produit de très jolis millésimés. Toutefois, sans avoir goûté, c’est un risque assez onéreux.
Highland Park, pour sa part, a dévoilé son futur bébé d’automne : Dark Origins. Il est censé rendre hommage à Magnus « Mansie » Eunson. En effet, si la date d’ouverture généralement citée se situe aux alentours de 1825, le père fondateur désigné (par la distillerie) semble être plus ancien.
En 1798, il faisait office d’employé laïque d’église le jour. La nuit venue, il se transformait en distillateur illégal, connu comme « le plus grand et le plus accompli contrebandier des Orkneys ». Ainsi naquit la légende d’un homme ingénieux, qui avait bien préparé ses caches et ses plans de fuite. Ironiquement, l’homme qui poursuivit Eunson de par sa fonction de collecteur de taxe, John Robertson, obtint une partie de la distillerie « officielle ».
Derrière cette partie historique, on retrouve un packaging clinquant, noir et argent, où Eunson est encapuchonné tel le héros d’Assassin’s Creed.
Niveau contenu, HP a utilisé plus de fûts de sherry de premier remplissage qu’à l’accoutumée et promet un whisky fumé, sur les fruits secs et les épices. Il titre à 46,8 % et est non-filtré à froid.
Rendu disponible dans le grand magasin chic Harrod’s du 1er au 14 juillet, il sera à l’avenir disponible un peu partout, vraisemblablement autour de 80-90 €.
Vous en avez désormais l’habitude : pas de mention d’âge.
On poursuit avec Glenfiddich qui opte pour un costume de bourbon cask pour son 26yo excellence. Un whisky réduit à 43 % et qui coûte quasiment 450 €. Certes, ce n’est pas réellement une nouveauté mais, bizarrement, il en reste sur les étals…
Enfin, on termine avec l’obscure Kininvie, fondée en 1990 dans le Speyside. Composé de 20 % de fûts de sherry et 80 % de fûts de bourbon, on parle ici du batch 2 du 23yo.
Cela vous coûtera 123 € pour cette petite rareté. Un prix correct selon les nouvelles normes du marchés. Mais attendez ! Quoi ? Il s’agit d’une 35 cl à 42,6 % ? Décidément, les distilleries récentes ont un modèle économique bien à elles…
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